mercredi, septembre 03, 2008

Une Vie de Boy - F. Oyono (1949)



Un roman émouvant écrit dans le style d'un journal intime, Une Vie de Boy de Ferdinand Oyono raconte l'histoire d'un jeune Noir naïf qui s'échappe de son village et la cruaté de son père et s'achèvent en devenant un ésclave et un personnage haineux. Le style nous permet d'avoir un contact plus immédiat et réel avec la vie et les pensées du personnage prinicpal, Joseph Toundi.

Le jeune Toundi a une image illusive des Blancs qui l'amènent à se réfugier auprès du père Gilbert. Avec cette action, Toundi entre dans le monde de servitude et perd sa liberté et son droit de rentrer dans son propre monde indigène. Quand le père meurt par hasard, Toundi devient le "Boy" du commandant des colonies de Dangan (Cameroun). Cette position de "chien du roi et roi des chiens" lui permet d'observer de proche tous ce qui se passent autour de lui dans le monde des Blancs.

Servant les Blancs dans la Résidence, la ville opulante des Blancs, il vit dans le Quartier Noir, le village pauvre des indigènes et ses illusions des Blancs s'envolent quand il aperçoit leur réalité. La première fois qu'il se rend compte que les Blancs ne sont pas sans faille, c'est quand il voit par hasard que son commandant n'est pas circoncis. Pour les indigènes un homme qui n'est pas circoncis ne peut pas être considéré un homme. Au fur et à mesur toutes ses illusions des Blancs s'envolent :
"Je pense à tous ses prêtres, ces pasteurs, tous ces Blancs qui veulent sauver nos âmes et qui nous prêchent l'amour du prochain. Le prochain du Blanc n'est-il que son congénère? Je me demande, devant de pareilles atrocités, qui peut être assez sot pour croire encore à tous les boniments qu'on nous débite à l'Église et au Temple..."
Le roman nous fait penser au sujet des moeurs coloniales et l'effet de colonialisation sur les indigènes, surtout des gens comme Toundi qui essaient de traverser la frontière et entrer dans le monde des Blancs. Ils se terminent par perdre leur propre identité, leur droit de rentrer dans leur propre monde et deviennent des esclaves qui n'ont qu'un avenir d'être annihilié...
"Ma mère me disait toujours que ma gourmandise me conduirait loin. Si j'avais pu prévoir qu'elle me conduirai au cimetière..."
Un roman qu'il ne faut pas manquer!