dimanche, février 10, 2008

Du Côté Littérature

La littérature m’a beaucoup manqué ces derniers trois ans vu que c’était une grande partie de ma vie pendant cinq ans et j’avais même pensé que la littérature allait devenir ma profession. Pendant mon stage à Montpellier j’ai fait un atelier sur la littérature francophone où nous avons discuté des extraits des oeuvres d’écraivain(e)s francophones, ce qui m’a beaucoup plu. Depuis ce temps là, je voulais bien faire quelque chose davantage en littérature, soit anglaise soit française. J’ai eu l’opportunité de le faire quand l’AFP a annoncé un cours de littérature ce janvier.

L’animatrice du cours a choisi les contes de Charles Perrault pour les lire et analyser en classe. Pour moi ce cours a vraiment réouvert les portes de littérature – tout qu’on discute en classe me rapporte mes connaisances de littérature que j’avais oubliées à cause de manque de contact. Les interprétations et les discussions (de choix du mot, des symboles, des structures grammaticales) me réjouissent autant que je sors de la classe chaque fois avec un grand sourire, impatiente de téléphoner à quelqu’un et lui raconter et partager ce que nous avons discuté. Par exemple, ja savais déjà qu’ il y a plusiers versions des contes, et que les contes trouvent leur origine dans la tradition orale de conteur et conteuses à l’époque médiavale et qu’on les a beaucoup modifiés et censurés au fil du temps pourqu’ils soient plus adaptés aux enfants. (En fait cela m’a toujours amusé car aucune de ces hostoires était pour des enfants, mais aujourd’hui personne ne les considère que des contes de fées pour des enfants !) Mais je ne savais pas qu’il existait des versions vraiment choquantes (et aussi féministes) – saviez-vous que dans la première version de La Belle Bois au Dormant, la princesse a été violé par le prince, déjà marié ? Ou que dans les versions orales du Petit Chaperon Rouge, la petite fille n’avait pas besoin du bûcheron pour la sauver (comme dans la version des frères Grimm) et qu’elle s’est sauvée du loup avec son propre intelligence et ingéniosité? C’est vraiment intéressant n’est-ce pas ? J’attends presque impatiemment le jour qu’on discutera La Barbe Bleue car j’ai lu au moins 4 versions de ce conte qu’on j’avais lu la version de Margaret Atwood en 2005 et c’est un conte que je trouve très fascinant et tres intéressant pour analyser. La seule chose que je n’aime pas c’est le contact rétabli avec le Subjonctif du Passé/Imparfait/Plus-que-parfait ! Cela m’a fait pleurer pendant le cours de Diplôme Supérieur et j’ai eu vraiment mal à l’employer! Quelle professeur de langue ! ;-)

De plus l’animatrice, qui s’intéresse elle-même beaucoup à l’étymologie et l’origine de langue, a réveillé mon propre intérêt dans la même domaine. Alors j’ai repris mes lectures avec plus d’enthousiasme et ces jours je lis 3 ou 4 livres en même temps. Je viens de terminer une anthologie de poésie marocaine, dans laquelle j’ai trouvé des poèmes qui m’ont vraiment frappé avec leur thèmes. C’est peut-etre un préjugé mais je n’attendais pas de lire des poèmes si forts des thèmes de Dieu et de plaisir sensuel/sexuel, surtout des poèmes qui les expriment si franchement des poètes marocains, c’est-à-dire les poètes musulmans. De plus la langage employé est vraiment imagé et attire l’attention en laissant le lecteur ému par le poème. Voilà deux poèmes d’un poète (Mohammed Azis Lahbabi 1922-1993) – vous pourriez juger vous-même si mes réactions sont justifiées ou non.

Le Péché

Les feuille s’effeuillent
refusant la
pensée solitaire
Né orphelin
un bon matin,
Seul
Sans bagages
Adam sortit des nuages
Ce fut un corps ayant soif d’un corps

Pour Ève, l’autre corps
Adam désobéit à Dieu

Miséricordieux
Dieu pardonna à l’homme le péché d’amour.

(Ici c’est l’interpretation miséricordieuse de Dieu au contraire à ce qu’on connaît généralement de version biblique qui m’a frappé.)

Dieu, L’Absolument Grand

totalement sourd
il exige des
contemplations,
des sacrifices

totalement muet
il exige des
prières,
des cantiques

totalement vaeugle
il sème le Mal
et
nous délaisse, seuls affolés

totalement inerte,
il laisse la tempête
dévaster nos cultures
détruire nos ponts

totalement paralytique
il ne court point au secours des victimes
des martyrs

entièrement drapé dans Son silence opaque,
Il s’est fait
ostensiblement,
trop grand

généreusement,
de nous ingénieux
petit êtres,
Il a fait
les gérants de l’univers
Ciels, terres, mers,
rivières,
tout nous a été soumis
malicieusement

(Ici, ce que j’ai trouvé remarquable, c’est l’interpretation de Dieu comme quelqu’un qui est indifférent aux souffrances de ses croyants et presque cruel. Aussi c’est intéressant comment il a présenté tout ce qu’on a dans ce monde – toutes les richesses naturelles – pas comme un cadeau, mais une responsabilité qui a été forcée sur nous sans nous demander notre opinion.)